les dix plus grands scandales financiers en France 1988-2008
Mitterrand, Crédit lyonnais, Elf ,et les autres
Une affaire de fraude qui atteint 50 milliards de dollars.
Des proches de Mitterrand impliqués
Fin 1988, la société nationalisée Pechiney s'apprête à lancer une OPA (offre publique d'achat) sur l'américain Triangle, coté à New York. L'information filtre : en quatre jours, 200 000 actions Triangle changent de mains. Des proches du pouvoir et des patrons de grands groupes seront condamnés pour délit d'initiés.
Le scandale éclaboussera le second mandat de François Mitterrand. La loi va ensuite durcir les sanctions contre les délinquants en col blanc.
Crédit lyonnais (1993)
130 milliards de pertes
La banque nationalisée se trouve en quasi-faillite. En cause, la gestion hasardeuse de Jean-Maxime Levêque, mais surtout de Jean-Yves Haberer, condamné à dix-huit mois de prison. Le trou de la banque est abyssal : 130 milliards d'euros… à la charge du contribuable. En 1994, les députés lancent une commission d'enquête sur les dérives de la banque, impliquée dans plusieurs scandales financiers (Executive Life, Adidas...)
Elf (1994)
Surfacturations, emplois fictifs…
Le plus gros scandale politico-financier français de ces dernières années. L'affaire Elf éclate en 1994. La juge d'instruction Eva Joly met au jour un impressionnant réseau de trafic d'influences, de corruption, de détournements de fonds, qui implique les dirigeants du groupe pétrolier (Loïk Le Floch-Prigent), des hommes politiques de gauche (Roland Dumas), et de droite (Charles Pasqua).
Barings (1995)
Un trader nommé Leeson
Basé à Singapour, Nick Leeson, 28 ans, brillant trader de la Barings, banque anglaise fondée en 1762, passe, sans contrôle, pour 20 milliards de dollars d'ordres, pariant en vain sur la reprise économique japonaise. Bilan : 850 millions de livres de pertes. Le hollandais ING rachètera la banque pour une livre.
Enron (2001)
Corruption à tous les étages
Enron, groupe d'énergie texan, a créé 3 000 sociétés offshore pour dissimuler ses pertes, contrôler le prix de l'énergie. Il a financé les campagnes des Républicains, soudoyé des journalistes pour vanter sa gouvernance, falsifié ses comptes pour cacher des pertes abyssales, ruinant des millions d'Américains via les fonds de pension.
Vivendi (2001)
La chute de Messier
Le PDG Jean-Marie Messier achète à tour de bras : Havas, Universal, Canal +… Mais en 2001, Vivendi rachète massivement… ses actions, pour éviter la chute des cours. 2002, le groupe perd 1 milliard de dollars par mois mais il « se porte mieux que bien ». Messier sera condamné par le gendarme français de la bourse et son équivalent américain pour publications financières frauduleuses.
Worldcom (2002)
Des comptes falsifiés
En 2000, Worldcom, l'un des plus gros opérateurs de télécommunication américain s'effondre. Les rapports financiers sont falsifiés, gonflant les comptes de 11 milliards de dollars. En 2002, la dette atteint 41 milliards.
Le PDG sera emprisonné pour « complot, fraude boursière et fausses déclarations ».
EADS (2006)
Stock-options et parachute doré
En 2005, l'A-380 d'Airbus rencontre des problèmes industriels. Mais le retard ne sera officialisé qu'en 2006. Le 13 juin 2006, l'action dévisse de 26 %. Peu avant, 17 hauts responsables d'EADS, la maison mère d'Airbus, ont exercé pour des millions d'euros de stock-options. Coprésident d'EADS, Noël Forgeard, dont le parachute doré fera scandale, sera mis en examen pour délit d'initiés.
Kerviel (2008)
4,9 milliards de pertes
Brillant trader de la Société générale, Jérôme Kerviel, prend, en 2007, des positions pour 50 milliards d'euros alors que la crise financière se dessine. Bilan : 4,9 milliards de perte. « Fraude », accuse la banque. « La banque savait », réplique le trader.
Madoff (2008)
Une escroquerie à 50 milliards de dollars
Ancien maître nageur, Bernard Madoff s'est fait un nom en proposant à des clients triés des produits financiers à très forte rentabilité. En fait, ce sont les nouveaux dépôts qui financent les intérêts dus.
Quand la fraude est constatée, elle atteint 50 milliards de dollars.
Source Publié dans le Parisien le 21.06.2009