Relation seretes ben Laden CIA
Ben laden était dans un camp a kandahar où résidaient des hautes personnalités
des Émirats arabes unis – alliés des États-Unis –
La CIA a-t-elle délibérément laissé Oussama Ben Laden
s’échapper à plusieurs reprises dans les années 1990 et 2000 ? La
question peut paraître absurde, pourtant elle est régulièrement
soulevée par les médias sur la base de témoignages fournis par
des « anciens » des forces spéciales américaines ou françaises. En
2006 encore, le documentaire Ben Laden, les ratés d’une traque par
Éric de Lavarène et Emmanuel Razavi donne la parole à des soldats
qui faisaient partie des forces spéciales françaises sur place.
Selon eux, fin 2003, dans le sud de l’Afghanistan, ils se sont
trouvés à 400 mètres du leader terroriste et ont demandé à
l’état-major américain la permission de tirer : permission refusée.
Quelques mois plus tard, en 2004, le même scénario s’est
reproduit. Toujours dans ce documentaire, un chef de guerre
afghan affirme que lors du siège de Tora Bora après les attentats
du 11 Septembre, les Américains auraient délibérément laissé
Ben Laden s’enfuir avec 70 de ses hommes.
Ces accusations sont troublantes ; elles portent en germe
la suggestion que loin de vouloir éliminer Ben Laden, l’admi-
nistration Bush lui donnerait régulièrement des coups de
pouce pour s’en servir comme d’un épouvantail et justifier des
mesures d’exception. On rejoint l’idée d’un grand complot,
chère à ceux qui affirment que les attentats du 11 Septembre
ont été « permis » pour justifier ensuite une action militaire
musclée au Moyen-Orient. Mais ces complots fantasmatiques
ne résistent pas à l’examen. Quel serait l’intérêt pour les États-
Unis de laisser en liberté le plus grand terroriste de l’histoire,
milliardaire de surcroît, farouchement anti-américain, et dont
chaque victoire aide à radicaliser la rue dans les pays arabes ?
La réalité est plus complexe : depuis 1996, la CIA a bel et bien
pour mission de neutraliser le terroriste, mais doit agir sous un
faisceau serré de contraintes. En décembre 1998, Ben Laden a
ainsi été localisé en Afghanistan : la CIA connaissait l’emplacement
de son refuge d’une nuit et était prête à donner
l’assaut au missile. Mais l’autorisation ne fut pas donnée par la
patron de l’Agence, George Tenet : des centaines d’innocents
dormaient à proximité. Début 1999, Ben Laden fut repéré au
sud de Kandahar, dans un camp où résidaient des hautes personnalités
des Émirats arabes unis – alliés des États-Unis –
impossible de risquer leurs vies. Même scénario en avril 1999,
même réponse.
La vraie raison des « ratés » de la traque contre Ben Laden
n’est sans doute pas un mystérieux complot mais la peur ou la
prudence politique, ce qui revient au même : en 1998, pendant
une campagne de l’OTAN en Serbie, la CIA avait fourni
aux militaires les objectifs détaillés de bombardement sur la
foi de photos satellites. L’une de ces cibles, que l’on prenait
pour un dépôt d’armes, s’avéra en réalité être l’ambassade chinoise
en Serbie ! L’affaire, qui fit grand bruit dans les milieux
diplomatiques, avait failli coûter son poste à Tenet. Les présidents
n’aiment pas s’excuser d’avoir détruit par erreur l’ambassade
d’un pays avec qui ils cherchent à développer leurs
relations commerciales… On a suffisamment illustré dans cet
ouvrage les opérations va-t-en-guerre les plus dangereuses de
l’histoire de la CIA, pour reconnaître qu’à d’autres moments,
plus rares mais décisifs, une trop grande prudence a pu avoir
des effets tout aussi meurtriers.
Source livre noire de la cia